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L’essor du BioGNL dans le maritime : quand FuelEU transforme la conformité en opportunité
Le secteur maritime européen entre dans une nouvelle ère de conformité et de responsabilité climatique. Avec l’entrée en vigueur du règlement FuelEU Maritime, les navires opérant sur des trajets liés à l’Union européenne sont désormais soumis à des limites strictes d’intensité en gaz à effet de serre (GES).
Mais au cœur de ces nouvelles exigences, un carburant se démarque par son potentiel de réussite commerciale : le BioGNL (Liquefied BioMethane, LBM).
De la niche à la nécessité : la puissance de conformité du BioGNL
Contrairement à de nombreux carburants alternatifs qui peinent à suivre le rythme du durcissement réglementaire, le BioGNL dépasse les attentes.
Les données récentes indiquent une intensité carbone comprise entre 16 et 30 gCO₂e/MJ selon le type de moteur, bien en dessous du seuil de 89,34 gCO₂e/MJ fixé par FuelEU pour 2025. Même en tenant compte des émissions de méthane, le BioGNL reste un carburant naturellement conforme.
Ce résultat ouvre la voie à un nouveau mécanisme appelé compliance pooling, ou mise en commun de conformité.
Selon FuelEU, les navires qui dépassent leurs objectifs de réduction peuvent générer des crédits excédentaires qu’ils peuvent vendre ou transférer au sein d’un pool. Un seul navire fonctionnant au BioGNL peut compenser le déficit de plus de 30 navires fonctionnant au GNL fossile ou au fioul lourd.
Dans cette nouvelle logique, le BioGNL devient à la fois un outil de conformité et un atout stratégique.
Une économie qui fonctionne
L’intérêt du BioGNL n’est pas seulement environnemental, il est aussi économique.
Combiné aux incitations néerlandaises du système HBE (carburants renouvelables), il pourrait générer des valeurs de pooling comprises entre 470 et 590 dollars par tonne métrique pour les trajets intra-européens.
À cela s’ajoute l’exemption du système européen d’échange de quotas d’émission (ETS), grâce au facteur carbone nul du BioGNL, renforçant encore la rentabilité du passage à ce carburant.
Pour les navires à double motorisation GNL, la transition vers le BioGNL représente aujourd’hui la voie la plus rentable et la plus conforme avec très peu d’adaptations techniques nécessaires.
Une montée en puissance portée par l’innovation
Les pionniers du secteur ont déjà pris la mer.
Des opérateurs comme Wasaline et Viking Line assurent quotidiennement des traversées alimentées au BioGNL, tandis que UECC vise à réduire l’intensité carbone de sa flotte à 41 gCO₂e/MJ d’ici 2030, en plaçant le BioGNL au cœur de sa stratégie.
En amont, des fournisseurs tels que Gasum et Titan investissent dans la production et les infrastructures de soutage, garantissant une montée en puissance équilibrée entre offre et demande.
Parallèlement, les stratégies de pooling et les systèmes de book and claim permettent aux premiers utilisateurs de valoriser leurs surplus de conformité tout en aidant les flottes en retard à éviter des pénalités, accélérant ainsi l’alignement du secteur.
Une vision d’avenir
Le BioGNL prouve que la décarbonation du maritime n’est pas un coût mais une opportunité économique et stratégique.
À mesure que les cadres réglementaires se consolident, les armateurs recherchent non seulement des carburants à faible intensité carbone, mais aussi des solutions certifiées, traçables et avantageuses à long terme.
C’est précisément là qu’intervient Heeding Climate Solutions.
Heeding développe une plateforme numérique B2B de nouvelle génération pour simplifier l’approvisionnement en carburants durables et la gestion de la conformité, y compris dans le secteur maritime. Grâce à un système d’appariement intelligent basé sur l’intelligence artificielle, à des fournisseurs certifiés et à une traçabilité garantie par blockchain, la plateforme vise à rendre accessibles, automatisées et intelligentes des stratégies telles que le pooling ou l’intégration des crédits carbone.
Alors que le BioGNL gagne du terrain, la transition maritime ne se résume plus à atteindre des objectifs. Elle devient une stratégie de compétitivité et de performance durable.
Les acteurs qui s’engagent tôt ne se contenteront pas de réduire leurs émissions, ils créeront de la valeur économique et stratégique dans l’ère décarbonée du transport maritime.